BHP prévient que le boom de l'IA pourrait aggraver la pénurie de cuivre

BHP (ASX, LON, NYSE : BHP), le plus grand mineur du monde, a tiré la sonnette d'alarme sur l'adoption croissante de l'intelligence artificielle (IA) dans tous les domaines à l'échelle mondiale, non pas par crainte pour l'avenir de l'humanité, mais parce que cette technologie nécessite des calculs plus gourmands en énergie, ce qui stimulerait la demande mondiale de cuivre.

La croissance des centres de données et des solutions d'IA pourrait stimuler la demande mondiale de cuivre de 3,4 millions de tonnes par an d'ici 2050, a déclaré cette semaine la directrice financière de BHP, Vandita Pant.

« Aujourd’hui, les centres de données représentent moins de 1 % de la demande en cuivre, mais cette part devrait atteindre 6 à 7 % d’ici 2050 », a-t-elle déclaré au Le Financial Times« Il y a beaucoup de cuivre dans les centres de données. »

Colin Hamilton, analyste des matières premières chez BMO Capital Markets, affirme que les centres de données eux-mêmes consomment de moins en moins de cuivre. « Mais leur acheminer l’électricité nécessite beaucoup de cuivre », prévient-il.

BHP prévoit que la demande mondiale de cuivre augmentera à 52,5 millions de tonnes par an d'ici 2050, contre 30,4 millions de tonnes en 2021, soit une augmentation de 72 %.

La pénurie de cuivre, prédite depuis longtemps, a déclenché une course pour sécuriser l'accès au métal, mise en évidence par l'achat par BHP d'Oz Minerals, sa plus grande acquisition depuis une décennie et son offre ratée de 49 milliards de dollars pour son rival plus petit Anglo American (LON : AAL) en mai.

BHP prévoit un excédent de cuivre à court terme avant la « flambée » des prix

Le principal intérêt de BHP dans la stratégie d'Anglo était ses mines de cuivre. Le monde électrifié est devenu de plus en plus dépendant des métaux pour batteries, en particulier du cuivre, et BHP était, sans surprise, désireux de s'assurer une position de leader sur ce marché.

Un rapprochement aurait permis au géant minier de détenir environ 10 % de la production mondiale de cuivre, à un moment où les prix du cuivre atteignent des sommets historiques. Ils ont grimpé d'environ 23 % depuis le début de l'année.

Une transaction réussie aurait non seulement remodelé le secteur minier, mais aurait aussi renforcé la présence de BHP dans les principaux pays producteurs de cuivre au monde, le Chili et le Pérou. Cela en aurait fait le premier producteur mondial de ce métal, surpassant de loin Codelco.

Le géant minier n'a pas été dérangé par l'échec du rachat d'Anglo. En juillet, BHP s'est associé à la société canadienne Lundin Mining (TSX : LUN) pour acquérir Filo Corp. (TSX : FIL), une société sud-américaine, dans le cadre d'une transaction de 3 milliards de dollars qui lui a permis d'acquérir des actifs clés dans le cuivre au Chili et en Argentine.

Les stocks mondiaux de cuivre sont en baisse depuis quelques années, ceux des entrepôts du CME ayant chuté de 71 % depuis fin mars pour atteindre 8 947 tonnes en juillet de cette année, le niveau le plus bas depuis 2008.

Les nouvelles mines ne sont pas développées assez rapidement pour compenser la demande croissante en cuivre : il faut généralement 15 ans pour mettre un projet en production.

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Nicolas