BNP Paribas sévit contre ses clients miniers exposés au charbon

BNP Paribas SA impose de nouvelles restrictions de financement dans le cadre d’une politique actualisée sur la manière de traiter les clients du secteur minier.

La plus grande banque de l’Union européenne ne financera plus des projets dédiés à l’extraction de charbon métallurgique, selon un communiqué envoyé par courrier électronique mercredi soir.

« Ce nouvel engagement fait partie des efforts de BNP Paribas pour aligner son portefeuille de crédits dans le secteur sidérurgique avec son engagement net zéro », a indiqué la banque dans l’e-mail. Cette décision fait suite aux objectifs annoncés par la banque qui visent à réduire l’intensité des émissions de carbone financées dans les secteurs du pétrole et du gaz, de la production d’électricité, de l’automobile, de l’acier, de l’aluminium et du ciment, a-t-elle indiqué.

La BNP a rendu l’accès au financement de plus en plus difficile pour les clients ayant une empreinte carbone importante, car elle est confrontée à un environnement réglementaire et activiste de plus en plus strict. Le prêteur fait toujours l’objet d’un procès historique de la part d’organisations à but non lucratif, qui lui reprochent de ne pas respecter ses obligations environnementales en vertu de la loi française.

« BNP Paribas rappelle qu’elle s’est engagée depuis 2020 dans une démarche vers une sortie complète du financement de toute la chaîne de valeur des entreprises liées au charbon thermique d’ici 2030 en Europe et dans les pays de l’OCDE, et d’ici 2040 dans le reste des pays. monde », a déclaré la banque.

Dans le même temps, la BNP a dépassé ses pairs pour devenir le plus grand fournisseur d’obligations pour des projets verts, selon les données compilées par Bloomberg.

Ces évolutions ont coïncidé avec de nouvelles exigences en Europe. La Banque centrale européenne a averti une vingtaine de prêteurs qu’elle leur imposerait des amendes s’ils ne remédiaient pas aux lacunes de leur gestion du risque climatique. Bloomberg rapporté mercredi. Et le mois dernier, l’Autorité bancaire européenne a annoncé qu’elle révisait le cadre qui fixe les exigences de fonds propres à l’échelle du secteur afin de mieux intégrer les critères ESG, et a averti les prêteurs qu’ils devront ajuster les évaluations des risques qu’ils effectuent pour leurs clients.

L’annonce du BNP intervient alors que les militants du climat dénoncent et humilient de plus en plus les sociétés financières qui soutiennent l’expansion de l’industrie des combustibles fossiles. Un rapport publié jeudi par Reclaim Finance, une organisation à but non lucratif française, indique que depuis 2016, après la signature de l’accord de Paris sur le climat, les plus grandes banques du monde ont fourni 557 milliards de dollars de financement aux 50 plus grands développeurs du secteur du charbon métallurgique.

Bien que des solutions pour décarboner l’acier existent, « les acteurs financiers continuent d’alimenter le feu climatique en soutenant financièrement le développement de nouvelles mines », a déclaré Cynthia Rocamora, chargée de campagne pour l’industrie chez Reclaim Finance. « C’est une menace pour l’économie, car ces nouvelles mines risquent de devenir des actifs bloqués, et c’est un désastre pour le climat. Les acteurs financiers doivent adopter de toute urgence des politiques visant à stopper l’expansion du charbon métallurgique.»

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Nicolas