Eramet a relevé jeudi ses prévisions de résultat annuel en raison d'une hausse des prix du manganèse, même si le groupe minier français s'attend à ce que le marché du nickel reste difficile après avoir contribué à une baisse des résultats du premier semestre du groupe.
La société a fait état d'une baisse de 27% de son bénéfice avant intérêts, impôts, dette et amortissements (EBITDA) ajusté au premier semestre, à 247 millions d'euros (268,17 millions de dollars), notamment sous la pression de la baisse des prix du nickel dans un secteur confronté à un excédent d'offre.
Toutefois, une hausse des prix du minerai de manganèse, déclenchée par des perturbations de la production australienne liées aux conditions météorologiques, a conduit le groupe à augmenter sa fourchette de prévisions d'EBITDA ajusté pour l'ensemble de l'année à 1,2 à 1,3 milliard d'euros, contre 750 à 900 millions d'euros prévus précédemment.
Le rebond du manganèse, qui a vu les prix du minerai doubler au deuxième trimestre, se reflétera pleinement dans l'activité d'Eramet à partir du troisième trimestre et représente « la principale, pour ne pas dire la seule raison » du relèvement des prévisions, a déclaré le directeur financier d'Eramet, Nicolas Carré, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.
La mine de manganèse d'Eramet au Gabon est l'une de ses plus grandes activités.
Le groupe a continué d'accroître sa production de nickel en Indonésie dans le cadre de sa coentreprise avec le géant chinois de l'acier Tsingshan, bien qu'il ait abaissé son objectif de volume de ventes pour l'année entière après avoir échoué à obtenir des permis pour la commercialisation de minerai à faible teneur.
La baisse des prix du nickel et les troubles en Nouvelle-Calédonie ont accru la pression sur la filiale en difficulté d'Eramet, la SLN.
La SLN a enregistré une nouvelle perte d'exploitation au premier semestre, la violence dans le territoire du Pacifique Sud ayant entraîné un quasi-arrêt de sa production de nickel.
Eramet a conclu cette année un accord avec l'Etat français pour sortir la dette de la SLN de son bilan. L'Etat a débloqué ce mois-ci 80 millions d'euros pour maintenir la SLN en activité, en plus des 140 millions d'euros versés au premier semestre de cette année, a précisé Eramet.
Dans le cadre de sa transition vers la production de minéraux pour les batteries de véhicules électriques, Eramet devrait démarrer la production de lithium dans une mine en Argentine plus tard cette année, également en partenariat avec Tsingshan.
Le groupe a reporté à l'année prochaine le début des travaux d'une deuxième usine de lithium dans sa mine argentine, car il étudie des conditions d'investissement potentiellement plus favorables dans le cadre d'une nouvelle législation, a-t-il indiqué.
(1 $ = 0,9211 euro)