La Pologne propose d’interdire les diamants russes et le GPL dans le cadre d’un nouveau paquet de sanctions

La Pologne a proposé lundi que les nouvelles sanctions de l’Union européenne contre la Russie pour son invasion de l’Ukraine incluent une interdiction sur les diamants et le gaz de pétrole liquéfiés russes et a appelé à aligner les sanctions contre la Biélorussie sur celles contre Moscou.

Dans une proposition vue par Reutersla Pologne appelle à interdire les importations de diamants russes, dont les ventes ont rapporté 4,5 milliards de dollars au budget russe en 2021, et à imposer des sanctions individuelles à la société diamantaire russe Alrosa.

« Alrosa soutient les forces militaires russes et les efforts de guerre russes en Ukraine, directement et indirectement, depuis de nombreuses années », indique le journal polonais.

L’UE, qui a déjà adopté 11 séries de sanctions contre la Russie depuis que Moscou a envahi l’Ukraine en février 2022, devrait également interdire la fourniture de services de technologies de l’information et de la communication à des entités russes, notamment des logiciels informatiques, des services de cybersécurité et d’autres services TIC/TI.

« Dans le huitième paquet de sanctions contre la Russie, les services de conseil en informatique ont été interdits. Il s’agit d’un champ d’application assez restreint. Aucun autre service TIC n’a été interdit dans les 9e et 10e paquets de sanctions. Nous demandons que d’autres services soient inclus dans l’interdiction, conformément aux propositions de la Pologne », a-t-il déclaré.

L’UE devrait également cesser d’acheter du gaz de pétrole liquéfié (GPL) russe, a déclaré la Pologne, afin de préserver l’intégrité et la transparence du marché du gaz de pétrole liquéfié et d’éviter toute distorsion de concurrence.

« Bien que le GPL soit un produit pétrolier, il n’entre pas dans le champ d’application de l’embargo de l’UE sur les produits appartenant à la catégorie susmentionnée », indique le communiqué.

La proposition polonaise va maintenant être examinée par la Commission européenne, qui préparera une proposition juridique qui devra être approuvée par tous les ambassadeurs des gouvernements de l’UE à Bruxelles. Le paquet final de sanctions de l’UE contre la Russie, si et quand il apparaîtra, n’inclura pas nécessairement tous les éléments de la proposition polonaise.

Le journal appelle également à réduire le quota d’importation sur le caoutchouc synthétique russe, introduit dans le 10e paquet de sanctions, interdisant les importations de profilés et noyaux en acier russes et de soude caustique.

Il propose également que davantage d’entreprises de l’industrie militaire russe soient incluses dans le nouveau paquet, que davantage de médias diffusent la désinformation du Kremlin sur la guerre en Ukraine et que des sanctions soient imposées aux entités liées à la société d’énergie nucléaire Rosatom.

Il indique également que l’oligarque russe du groupe Alfa, Andrei Kosogov, devrait être visé par le nouveau paquet, aux côtés de la société AlfaStrakhovanie, pour avoir assuré les véhicules militaires utilisés par la Garde nationale de la Fédération de Russie.

Le journal appelle enfin à de nouvelles sanctions contre la Biélorussie, alliée de Moscou dans la guerre contre l’Ukraine.

« Le paquet de ‘mini-sanctions’ contre la Biélorussie adopté en juillet 2023 ne constitue pas une garantie suffisante contre le contournement des mesures restrictives russes », indique le journal.

« Il est urgent que l’UE adopte un nouveau paquet de sanctions contre la Biélorussie, alignant les mesures sur les sanctions contre la Russie et contre la Biélorussie. Le manque d’alignement actuel crée une faille systémique dans laquelle la Biélorussie devient une plaque tournante permettant de contourner les sanctions de l’UE contre la Russie », indique le journal.

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Nicolas