Lithium Argentina (TSX : LAAC) cherche à se redomicilier en Suisse et à changer son nom pour Lithium Argentina AG à la suite d'un examen de l'entreprise et d'un nouvel accord avec l'investisseur Ganfeng Lithium, a annoncé vendredi la société.
L'entreprise a décidé que la Suisse était la meilleure juridiction sur les plans stratégique, commercial et juridique, qu'elle offrirait une flexibilité de financement accrue et soutiendrait ses plans de croissance à long terme. Il vise également à déplacer le siège opérationnel du groupe de sociétés Lithium Argentina à Buenos Aires.
Ganfeng Lithium, son partenaire en coentreprise dans le projet Caucharí-Olaroz, a conclu un accord de statu quo de trois ans avec l'entreprise canadienne, a-t-elle annoncé vendredi. Ganfeng a accepté de ne pas acquérir ou faciliter l'acquisition d'une participation majoritaire dans la société. Ganfeng détient une participation de 46,7 % dans le projet dont la production a commencé l'année dernière, et Lithium Argentina en détient 44,8 %.
Le déménagement vers le canton de Zoug, à faible fiscalité, est encore soumis à l'approbation des actionnaires, de la bourse et du tribunal, mais pourrait avoir lieu au début de l'année prochaine.
Exode vers la Suisse ?
Les projets de l'entreprise surviennent un peu plus d'une semaine après qu'un autre mineur canadien, Solaris Resources (TSX : SLS ; NYSE : SLSR), ait déclaré que son propre déménagement du Canada vers Zoug avançait. La société torontoise Solaris quitte le Canada après que le gouvernement fédéral a entamé plus tôt cette année un examen de sécurité nationale du projet de la société chinoise Zijin Mining d'investir 130 millions de dollars dans son projet Warintza en Équateur. Solaris a annulé l'accord et a décidé d'éviter de tels avis en redomiciliant. Elle avait d'abord annoncé qu'elle déménagerait à Quito, la capitale de l'Équateur.
Il y a deux ans, Ottawa a forcé les investisseurs chinois à se désengager de plusieurs petites sociétés de lithium possédant des actifs à l'extérieur du Canada, pour des raisons de sécurité nationale. Et en juin, le gouvernement a détourné une vente d’une entreprise chinoise d’une valeur de 3 millions de dollars de terres rares stockées extraites dans les Territoires du Nord-Ouest au profit du Saskatchewan Research Council.
La société canadienne a déclaré qu'elle continuerait à négocier sur les marchés nord-américains et qu'elle serait assujettie aux exigences de déclaration des sociétés ouvertes en vertu des lois sur les valeurs mobilières du Canada et des États-Unis.
Une assemblée extraordinaire des actionnaires pour voter sur cette décision est prévue le 17 janvier. Les actions de la société ont gagné 1,6 % à 4,79 $ CA chacune vendredi à Toronto, valorisant la société à 775,6 millions de dollars canadiens (553,5 millions de dollars). Ses actions se négociaient dans une fourchette de 52 semaines allant de 2,82 $ CA à 8,82 $ CA.