L’Union européenne et les États-Unis ont convenu que Washington continuerait de suspendre les droits de douane sur l’acier et l’aluminium de l’UE jusqu’en mars 2025 et que Bruxelles ne réimposerait pas ses mesures de rétorsion, a annoncé mardi la Commission européenne.
Dans le cadre de cette prolongation de 15 mois, les États-Unis s’abstiendront d’imposer des droits de douane de 25 % sur l’acier européen et de 10 % sur l’aluminium européen imposés en 2018 par l’ancien président Donald Trump, suspendant ainsi le différend jusqu’après les élections américaines et européennes.
Les droits de douane de l’UE, imposés en représailles, couvraient une gamme de produits américains allant des motos Harley Davidson au whisky bourbon et aux bateaux à moteur.
Washington a remplacé ses tarifs douaniers par des quotas à partir de janvier 2022, initialement pour une durée de deux ans.
Les deux parties étaient censées s’entendre sur des mesures visant à lutter contre la surcapacité avant la fin 2023, mais les négociations sont au point mort avant le sommet États-Unis-UE en octobre.
Washington a depuis proposé de prolonger la suspension tarifaire afin de laisser plus de temps aux négociations sur la création d’un système visant à lutter contre la surcapacité et à promouvoir une production sidérurgique à moins forte intensité de carbone.
L’association européenne de l’acier, Eurofer, a déclaré qu’elle considérait cette prolongation comme positive et a déclaré qu’elle ouvrait la voie à une reprise des négociations.
Le Conseil américain des spiritueux distillés a déclaré qu’il appréciait grandement cette prolongation et qu’il avait évité une réimposition et un doublement des droits de douane de l’UE à 50 % au cours de la nouvelle année. Il a appelé à la fin définitive du conflit.
Le système de quotas américain autorise l’entrée aux États-Unis de 3,3 millions de tonnes d’acier de l’UE et de 384 000 tonnes d’aluminium en franchise de droits de douane, reflétant les niveaux commerciaux passés, et d’autres quantités sont soumises à des droits de douane.
La Commission européenne a déploré que le système soit rigide et que l’acier de l’UE ait été soumis l’année dernière à quelque 264 millions de dollars de droits de douane américains, alors que l’UE a simplement supprimé ses droits de douane en représailles.