Le groupe chimique belge Solvay souhaite approvisionner l'Europe en terres rares pour les aimants permanents utilisés dans les véhicules électriques et les éoliennes à partir de son usine rénovée en France, afin d'aider le continent à réduire sa dépendance à l'égard de la Chine, a indiqué la société.
Le groupe a confirmé que la production régulière de l'usine de La Rochelle devrait démarrer début 2025 et a indiqué qu'il visait à répondre à 30% des besoins européens en aimants permanents d'ici 2030.
Il s’agit de la seule installation en Europe capable de traiter des terres rares légères et lourdes à l’échelle industrielle.
Solvay soutient un changement stratégique pour l'Europe qui consisterait à produire des aimants permanents au lieu de les importer de Chine, a déclaré le PDG du groupe Philippe Kehren Reuters lors d'un appel, ajoutant qu'en Europe, la demande devrait tripler d'ici 2035.
« L'objectif est d'approvisionner toute l'Europe avec des terres rares fabriquées à La Rochelle », a-t-il précisé.
Solvay a confirmé des discussions avec les principaux constructeurs automobiles et fabricants de turbines européens pour obtenir le soutien de l'ensemble de la chaîne de valeur.
L'entreprise est également en discussions avancées avec le gouvernement français pour obtenir du soutien, a déclaré Kehren, sans plus de détails.
En vertu d'une nouvelle loi européenne entrée en vigueur en mai, l'UE entend garantir son autosuffisance en matières premières vitales, actuellement dominées par les approvisionnements en provenance de Chine. Elle s'est fixé comme objectif d'extraire 10 % de ses besoins annuels en minéraux critiques, d'en recycler 25 % et d'en traiter 40 % sur son territoire d'ici la fin de la décennie.
L'UE a également précisé que les terres rares ne devraient pas provenir d'un seul pays, à hauteur de 65 % au maximum. On estime que la Chine fournit actuellement environ 95 % des terres rares nécessaires à l'UE.
Selon Kehren, Solvay devrait bénéficier de cette dynamique.
L'entreprise a déclaré qu'elle souhaitait s'approvisionner à hauteur de 30 % en matériaux pour son usine de La Rochelle localement, grâce au recyclage des terres rares en fin de vie des moteurs en Europe, au lieu de les renvoyer en Chine.
L'entreprise bénéficie de l'usine existante de La Rochelle, tandis qu'un projet similaire en cours aux États-Unis comprend la construction d'une nouvelle usine.